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Les délires du caporal-colonel

 

‟La victoire de la bataille de Palestro (Lakhdaria) en 1956 qui dura 13 semaines où l’armée coloniale française connut de lourdes pertes, en l’appelant le « Sourire kabyle », était devenue populaire dans l’histoire de la guerre d’Algérie, due à sa grande organisation militaire face à l’adversaire. Cette grande bataille était conduite par le général Simon qui a fini par battre en retraite et a terminé sa carrière dans un asile psychiatrique à Perpignan, dans le sud de la France″ (1). 

Bataille ou embuscade ?

La « bataille de Palestro » se déroula en Lombardie (Italie) le 31 mai 1859. Elle dura une trentaine d’heures. Elle opposa l’alliance franco-sarde aux troupes autrichiennes et se solda par la victoire des premiers. Moins d’une semaine plus tard, des tirailleurs algériens pénétraient dans la ville de Milan où ils préparèrent l’arrivée triomphale de Napoléon III et Victor-Emmanuel II, plébiscité roi à l’occasion de la proclamation du royaume d’Italie, neuf mois plus tard. 

L’embuscade de Palestro, quant à elle, s’est produite près d’un siècle plus tard, le 18 mai 1956. Entre une bataille et une embuscade, il y a une grosse différence que le ‟colonel″ ignore. La durée du guet-apens de Palestro, une idée minutieusement mise au point par Ali Khodja, l’officier de l’ALN commandant une trentaine de moudjahidine, ne dépassa pas 30 minutes (2). Nous sommes très loin des 13 semaines de Dehiles fils qui tient cette fable de Dehiles père. Dans le traquenard préparé par le lieutenant Ali Khodja, et auquel participèrent des paysans de Djerrah, le village près duquel l’opération fut montée, une section de vingt-et-un hommes du 9e régiment d'infanterie coloniale de l'Armée française, tomba. Elle était commandée par le sous-lieutenant Hervé Artur. Bilan : vingt soldats français tués, dont le sous-lieutenant, et un survivant découvert dans une grotte le lendemain par les hommes du lieutenant Pierre Poinsignon, partis à la recherche de leurs camarades avec lesquels les contacts étaient rompus. Comme de tradition, dès la découverte des cadavres de leurs camarades, les courageux officiers français se vengèrent sur les civils. Les représailles firent quarante paysans algériens tués.  

 Personne n’a battu en retraite comme l’affirme Dehiles dans ce faux témoignage. Excepté l’un de ses membres, la section fut décimée dans cette souricière du 18 mai 1956. Grand brasseur de l’air, Dehiles avait pour traits de caractères premiers le mensonge et le ridicule. Il était caporal dans l’armée française jusqu’en 1946. A sa démobilisation, il se convertit en chauffeur de taxi à Paris. Il fut parachuté colonel chef de la wilaya IV par Abane Ramdane puis bombardé membre de l’Etat-major de l’ALN par Krim Belkacem avant d’être le second du colonel Mohand Oulhadj dans le maquis du FFS.  

Jean Simon enfermé dans un hôpital psychiatrique ? 

En 1956, Jean Simon n’était pas encore général, il était colonel. Il ne se trouvait pas sur le territoire algérien non plus mais à Paris où il était employé, de 1952 à 1957, à l’Etat-major des armées puis à l’Etat-major particulier du Ministère de la Défense (3). En 1957, il est attaché militaire à l'ambassade de France à Londres. Ce n’est qu’en juillet 1960 qu’il est nommé général de brigade, adjoint au général commandant la région territoriale et le corps d'armée d'Alger. Nous sommes déjà très loin de la ‟bataille″ de Palestro. A cette date, Ali Khodja, le concepteur de l’embuscade, était mort depuis près de 4 ans ! 

Le ridicule de Slimane Dehiles, le saladier appelé improprement Sadek, n’avait pas de limite. Après cette bataille imaginaire, il enferma le général Jean Simon dans un asile psychiatrique où il termina sa carrière. Nous sommes censés comprendre que le revers militaire était tel que le général Simon craqua et chuta dans la folie. Rien que ça ! 

En 1961, le général de brigade prend le commandement de la 27e Division d'Infanterie de Montagne et la zone est-algérois. En 1962, il commande la 29e Division d'Infanterie et la zone centre-oranais ainsi que l'École spéciale militaire et l'École militaire interarmes. Pour un dingue, c’est osé ! 

Le 1er avril 1964, il est promu général de corps d'armée et gouverneur militaire de Lyon et commandant de la Ve Région militaire puis, de 1967 à 1969, commandant du Premier corps d'armée.

En 1968, ‟le dérangé″ est membre du Conseil supérieur de l'Armée de terre, puis inspecteur général de l'Armée de terre en 1969. Le 1er avril, il est promu au rang de général d'armée.

En 1972, le ‟fêlé″ est administrateur de la Croix-Rouge française.

Le 30 avril 1973, le ‟détraqué″ fait valoir ses droits à la retraite. Après cela ‟fou″ est secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale de 1973 à 1977. 

Membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis juin 1969, le ‟timbré″ est choisi par ses pairs comme chancelier de l'ordre de la Libération en septembre 1978 pour 4 ans et réélu en 1982, 1986, 1990, 1994 et 1998. Le ‟cinglé″ est également président de l'Association des Français libres de 1978 à 2000, puis, après la sublimation de l'association, président de la Fondation de la France libre de 2000 à 2001. Le ‟déséquilibré″ est également président de l’Institut Charles-de-Gaulle de 1995 à 1997. 

La 190e promotion de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, la promotion Général Simon (2003-2006), porte le nom de ce mahboul. Le boulevard du Général-d'Armée-Jean-Simon, à Paris, a été baptisé en l’honneur de ce zinzin. 

C’est parce que le caporal Slimane Dehiles était un dérangé que Abbane, Krim et Aït Ahmed en firent un colonel officier d’Etat-major. 

Notes :

  1. Ali Dehiles, El Watan 06 /11/18
  2. Les traditions des troupes de marine 17/3/ 2012
  3. Jean Simon Wikipédia

 

 


Angle-Mort, le 22 novembre 2021