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L'ère des escrocs

Les ministères des Moudjahidine et de la Culture abdiquent devant Bachir Derraïs. Soraya Mouloudji s’est engagée à délivrer le visa nécessaire à la projection du long métrage « Benmhidi ». Il est certain qu'un puissant cercle portant hijab en a décidé ainsi. Mis au congélateur depuis septembre 2018, le film, interdit de projection sur décision gouvernementale, sera probablement projeté en janvier prochain sans avoir été retouché comme exigé par le ministère de Moudjahidine. Intransigeant, le terrorisant Derraïs ne fait pas de concessions. 

Se présentant sous l’identité d’un général commandant un service de renseignements militaires, Yakoub Belhasni a réédité l’exploit de Paul-Alain Léger, le célèbre officier appartenant au "Service Action" du SDECE.  De 1957 à 1961, le capitaine connu sous le pseudonyme D’Azermont avait réussi à faire galoper le colonel Aït Hamouda et tout l’état-major kabyle jusqu’à les transformer en sadiques supplétifs du 3è Régiment des Parachutistes Coloniaux (RPC) contre d’innocents algériens cuits à petit feu sur des charbons ardents tels des agneaux méchouis.  Le faux général algérien, quant à lui, a réussi à berner le ministère de l’intérieur et celui des affaires étrangères en les faisant nommer des personnels de son choix puis à entuber les ministres du Commerce et celui de la Communication.  

Depuis Londres où il s’est établi, Saïd Bensdira savonne quotidiennement conseillers à la présidence, ministres, officiers de police, magistrats, douaniers, walis, directeurs d'entreprises, journalistes et éditeurs de presse. Il les menace de révéler au public leurs perversions et leur promet de longs séjours en prison s’ils n'agissent pas comme il l’exige.  Poursuivi devant les tribunaux dans au moins une dizaine d’affaires, le youtubeur proche du général Khaled Nezzar distribue aussi de bonnes notes aux ahrar qui ont sauvé la République et dicte aux hauts fonctionnaires exerçant à la présidence et au gouvernement la conduite à tenir.

Un jour, il faudra qu’un cinéaste réalise un documentaire sur ces créatures comme Bachir Derraïs, Yakoub Belhasni, Saïd Bensdira et immortaliser cette Algérie livrée à ces bataillons d’escrocs qui se font passer pour des généraux, artistes, journalistes, ministres, députés, sénateurs, walis, magistrats, capitaines d’industrie, imams, universitaires, experts, opposants politiques, chercheurs, faiseurs d’opinion…Quand viendra le moment, il faudra aussi que les chercheurs du CRASC de demain fassent des enquêtes sur les personnels du CRASC d’hier et d’aujourd’hui.  

Angle mort le 09/11/22